Publié dans Editorial

L'Armée 

Publié le vendredi, 07 juillet 2023

Crainte et adulée ! Doutée et sollicitée ! Courtisée et critiquée ! L'Armée malagasy évolue au cœur d'une kyrielle de contradictions et par les temps qui courent, marche sur des œufs.

L'Armée vient à peine de fêter ses 63 ans dont l'année de naissance coïncide avec celle de l'indépendance du pays. L'Armée incarne l'identité d'un Etat indépendant et matérialise, simultanément, la dignité et la souveraineté de la Nation. Un Etat sans Armée est une coquille vide !

Créée peu avant la date de l'indépendance du 26 juin, le 13 mai 1960 exactement, l'Armée malagasy jouit d'une grande notoriété auprès de l'opinion. Discrète et parfois invisible, elle reste cloitrée, jusqu'à un certain temps, dans sa tour d'ivoire dans la caserne. Le Général Gabriel Ramanantsoa fut le premier chef d'Etat-major de l'Armée, un ancien officier de l'Armée française.

Selon la Constitution, de la Première à la Quatrième République, l'Armée malagasy assure la défense nationale. Une mission délicate qu'elle doit assumer de plein droit. Dernier rempart garantissant l'intégrité territoriale de la République, l'Armée en symbiose avec les deux autres Forces armées, la Gendarmerie nationale et la Police nationale, joue un rôle déterminant dans l'effectivité du maintien de l'ordre et de la paix à l'échelle nationale.

Durant les soixante-trois ans de traversée souvent tumultueuse de la Nation malagasy, intercalée de crises politiques cycliques, l'Armée se cherche une identité. De la famille de la « Grande muette » aux « militants en uniformes » en passant par des « interlocuteurs incontournables » durant les crises, les soldats malagasy tantôt enfermés dans la caserne tantôt sortis à l'extérieur pour s'offrir à des postes politiques ou autres fauteuils en velours dans les grandes entreprises d'Etat, s'intéressent de plus en plus aux « choses politiques » du monde civil. En Afrique, l'intrusion des officiers (des colonels) dans la vie politique, en dehors des casernes, sème le trouble. Les putschs militaires, à répétition, dans plusieurs Etats du Continent en disent long. En fait, ces indélicats officiers  commencent à prendre goût du pouvoir politique normalement dédié aux civils.

A Madagasikara, l'implication de l'Armée dans la vie politique, du monde des civils, commençait en 1972. Au moment fort de la crise, les manifestants grévistes qui réclamaient sur la Place du Treize Mai le départ du feu Philibert Tsiranana, Président de la République, firent appel à l'Armée pour prendre le pouvoir. On a scandé sur la même Place du 13 mai le nom du chef d'Etat-major Général de l'Armée, le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, pour qu'il prenne les rênes du pouvoir. Et ce fut chose faite !

La montée au pouvoir en 1975 d'un jeune officier de la Marine, feu Didier Ratsiraka, confortait l'assise de l'incursion de l'Armée dans la vie politique du pays. Et depuis, l'Armée devient un partenaire sinon un interlocuteur incontournable voire obligé du pouvoir politique à Madagasikara. Le vrai-faux putsch militaro-civil de 2009 en témoigne largement. En effet, et à quelque nuance près, il n'est pas faux de dire que la stabilité d'un régime dépend de l'humeur de la caserne.

Le contexte pré-électoral qui prévaut dans le pays replace l'Armée dans une inconfortable voire délicate position. Sollicitée et courtisée de tous les côtés, l'Armée doit assumer et assurer pleinement et fidèlement sa mission de « dernier rempart de la République ».

 

Ndrianaivo

Fil infos

  • Affaire des Boeing 777 - L’un des inculpés avoue
  • Présidence du Syndicat des administrateurs civils - Rakotondramanana Solofotahiana plébiscité par ses pairs
  • Gouvernement - Un remaniement discuté dans les salons 
  • Affaire Ambohimalaza - Sept patients, dont la mère de Nombana, transférés à l’IMM Anosy
  • Actu-brèves
  • Présidence de la FJKM - Missions titanesques pour le pasteur Zaka Andriamampianina
  • Financement des grands chantiers routiers - Une délégation d'Abou Dhabi à Anosy pour accélérer les projets
  • Présidence de la FJKM - L’élection prévue ce soir à Taolagnaro
  • Actu-brèves
  • Autoroute Antananarivo-Toamasina - Le financement bouclé !
Pub droite 1

Editorial

  • Céline s’en est allée !*
    Céline Ratsiraka, épouse Céline Marthe Velonjara, de son vrai nom et Céline pour les intimes, Première dame de la Deuxième République est partie pour un voyage définitif, rejoindre son défunt époux Didier Ignace Ratsiraka, ancien Président de la République Démocratique de Madagasikara (RDM), 1975 – 1991 et 1997 – 2002, décédé en 2021. Troisième d’une fratrie de cinq enfants de feu Pascal Velonjara, parlementaire de l’époque coloniale, parmi les fondateurs du Parti des Déshérités de Madagascar (Padesm) et de feue Berthe Kolohasina, Céline Velonjara épousa Didier Ratsiraka dans la chapelle de la cathédrale catholique de Diégo-Suarez par le père répondant au nom de Gaétan Armand Razafindratandra, futur et très influent cardinal de Madagasikara. A l’issue de cette union, le couple Ratsiraka a eu quatre enfants dont trois filles Olga, Sophie, Annick et un garçon Xavier. En tandem avec sa grande sœur Hortense, épouse de Raveloson Mahasampo, directeur général de la…

A bout portant

AutoDiff